Tout comme l’Australie, la Norvège est l’un des pays les plus contraignants dans la lutte contre le tabagisme. Depuis plus de 35 ans (1975) une loi y interdit toute publicité pour le tabac, et la limite d’âge pour pouvoir acheter du tabac est fixée à 16 ans !
La Norvège est alors un précurseur dans ce domaine, et ne sera suivi que bien des années plus tard par la majorité des pays européens.
En 1988 est adopté la « loi pour une atmosphère saine » (Clean Air Act), complétant sa loi de 1975. Depuis cette loi, il est interdit de fumer dans les locaux publics, dans les transports en commun, dans les salles de réunion et lieux de travail ou au moins 2 personnes sont présentes.
Cette interdiction ne s’applique (pas encore) aux bars, restaurants, cafés et hôtels. Mais ces locaux doivent adopter progressivement des zones réservées pour les fumeurs
Le tabac y est de plus en plus banni.
En 2004, la Norvège devient le deuxième pays au monde après l’Irlande à totalement interdire de fumer dans les lieux publics, y compris dans les bars, restaurants et boîtes de nuit. Et plus globalement dans tous les lieux où l’on sert des produits alimentaires ou des boissons. Il n’y est plus possible d’y installer des zones « fumeurs », ni même des salles réservées aux fumeurs.
Par ailleurs, suivant en cela l’exemple de plusieurs autres pays européens, tels que l’Irlande ou l’Islande, dès le 1er janvier 2010, la Norvège adopte une loi visant à limiter la disponibilité des produits du tabac dans les commerces de détail. Son objectif est simple : réduire les achats impulsifs, et à plus ou moins longue échéance, supprimer la demande de tabac en rendant moins visible.
Aujourd’hui, dans les magasins et autres lieux de vente en Norvège, il est donc tout simplement interdit d’exposer au yeux du public des cigarettes (ou du tabac). Les paquets et autres cartouches sont entreposés dans des armoires opaques, ou sous un comptoir.
On les trouve désormais surtout dans des distributeurs automatiques appelé « Vensafe Dispenser », automates sans « fenêtres » qui ne laissent apparaître ni logos, ni images publicitaires des marques sur les paquets de cigarettes ou de tabac.
Et ce n’est pas tout…
D’autres lois sont à l’étude afin de freiner encore plus les ventes de tabac. Ainsi est-il envisagé de limiter la vente de tabac aux seuls points de vente qui proposent de l’alcool, en restreignant leur vente aux seuls supermarchés, hypermarchés et discounters. Une telle initiative permettrait de réduire considérablement la disponibilité du tabac.
Priorité à la prévention :
La législation anti-tabac ne suffit pas. Informer, éduquer et aider les personnes souhaitant arrêter de fumer font également partie du plan norvégien de lutte contre le tabagisme. Depuis des décennies, la Direction norvégienne de la Santé mène des campagnes anti-tabac très efficaces, spécialement crées pour laisser une impression durable sur les méfaits du tabagisme, en particulier auprès des jeunes.
D’ailleurs, une formation approfondie sur les effets du tabac est incorporé dans les programmes scolaires, et cela concerne tous les enfants d’âge scolaire. Enfin, les personnes souhaitant arrêter de fumer sont particulièrement aidées et soutenues par les pouvoirs publics, les collectivités locales et les entreprises. C’est même là un des piliers de la politique norvégienne de lutte contre le tabac.
Champions du monde… des prix !
Pour lutter contre le tabagisme, il faut évidemment fortement taxer le porte-monnaie des fumeurs. Aussi, depuis plusieurs années, le gouvernement ne cesse d’augmenter les taxes sur les produits du tabac. Et il faut bien reconnaître qu’il n’y va pas avec le dos de la cuiller. La Norvège est devenue en quelques années l’un des pays ou les cigarettes et le tabac sont les plus chers au monde.
En 2007, le prix moyen d’un paquet de Malboro en euro était de 7,18. En 2008, il est passé à 9,40 €. Ce même paquet de Malboro Red coûte aujourd’hui (août 2010) près de 80 NOK (10,20 €)… à condition de l’acheter dans une épicerie. Car les kiosques et les stations service vous feront payer jusqu’à 100 NOK (12,65€).
C’est quasiment le record du monde des cigarettes les plus chères au monde !!
Ça marche : on y fume de moins en moins.
En quelques 35 ans, la Norvège est devenue l’une des nations les plus restrictives d’Europe (voire même du monde) en ce qui concerne de lutte contre le tabagisme.
ll semblerait que toute cette panoplie législative soit très efficace, puisque selon Statistics Norway, en 2009, seulement 21% des Norvégiens de 16 à 74 ans fumaient encore sur une base quotidienne (contre 29 % en 2002). Il est établi que la baisse régulière du nombre de fumeurs adultes au cours des dix dernières années peut être clairement attribuée à ces politiques anti-tabac lancée par le gouvernement norvégien.
Le phénomène du Snus
Toutefois, depuis 2004, lorsque les autorités ont imposées une règlementation stricte sur la consommation de tabac dans les lieux publics, la consommation de tabac à priser (appelé Snus) à grimpée en flèche. Consommée presque uniquement en Norvège et en Suède, le Snus est une poudre de tabac humide à placer derrière la lèvre supérieure. Or, les conséquences de ce produit du tabac sur la santé sont encore peu connues. Pourtant il est reconnu que ce produit entraine une addiction beaucoup plus forte et beaucoup plus rapide. Cela est notamment provoqué par le fort taux de nicotine contenu dans chaque sachet de Snus ainsi qu’à la manière de consommer ce produit : il s’agit de glisser le tabac entre la lèvre et la gencive.
De plus, le réseau social Tik Tok accentue le phénomène en proposant des vidéos de ces boîtes de Snus avec des packaging qui parlent aux jeunes générations : boissons célèbres, friandises ou couleurs fluos, tout est fait pour attirer l’œil et les jeunes générations.
Même si l’Union Européenne a interdit la vente de Snus, et ce dès 1992, car il a été prouvé que l’utilisation de ce type de tabac est cancérigène, la Suède et la Norvège ont été exemptées de cette interdiction.